Prise de parole en public : De l’origine jusqu’à notre cerveau

Un peu d’histoire…

Prendre la parole devant un auditoire, en public ou lors d’une réunion, est la peur inconsciente la plus présente chez l’être humain après la mort. Ce qui explique les nombreuses réactions (mains moites, stress, voix tremblante) ressenties par beaucoup d’entre nous au moment de nous exprimer publiquement.

A une époque maintenant révolue, celui qui avait la parole était celui qui avait le pouvoir, le contrôle de la tribu, du groupe. Il fallait donc le destituer du pouvoir (très souvent en l’exécutant) pour pouvoir prendre sa place.

De fait, inconsciemment, parler en public a toujours été associé à une mise en danger de soi, une situation de vigilance permanente, positionnant le locuteur en cible de choix pour les individus en quête de son trône.

Et dans notre tête…

Lors de la détection d’un danger, le stress permet au corps de rester vigilant ou de passer en mode survie. L’amygdale, la région du cerveau chargée du traitement des émotions envoie un signal de détresse à l’hypothalamus, centre de commande qui envoie les ordres au corps par le système nerveux afin d’avoir l’énergie nécessaire pour se battre ou fuir.

Ce mécanisme, fruit de l’évolution de notre cerveau et de ses besoins passés, autrefois nécessaire dans un contexte de survie permanent, ne l’est absolument pas pour la prise de parole en public, ou aucune menace réelle n’est présente de nos jours.

Une grande partie du stress vient souvent de la peur de l’inconnu et la prise de parole en public peut en contenir. Le paradoxe de ce même stress est qu’il augmente la performance en s’élevant et crée ennui et apathie s’il est trop bas. Sa zone de performance est donc dans l’équilibre et non pas dans son absence comme on pourrait l’imaginer.

La neuroplasticité qui est la capacité du cerveau à se moduler lors d’apprentissages, se positionne comme une solution possible, puisque s’entrainer à mieux gérer ces mécanismes et par ricochet nos émotions, permettrait à notre cerveau d’acquérir les automatismes pour développer une aisance orale naturelle au fil du temps.

Un dernier point essentiel à toute prise de parole percutante et pertinente est de soi-même être convaincu de ce que l’on évoque, car comme le dit Marc Bonnant, ténor du barreau Genévois « lorsque l’esprit est conquis, le cœur adhère et le corps abandonne ».

 

 Guillaume Vergez

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.